Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/83

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Et ce fer qui d’Atride arme les mains vaillantes,
Et cet autel d’airain à Pallas consacré.
Ce que je veux de toi, Reine, je le dirai.
Il faut abandonner Sparte, Atride et la Grèce,
Et, célébrant Éros par un chant d’allégresse,
Suivre, soumise aux dieux, à l’horizon des flots,
Pâris, fils de Priam, dans les remparts d’Ilos.


HÉLÈNE.


Étranger ! si déjà de la maison d’Atrée
Tes pas audacieux n’eussent franchi l’entrée ;
Si tu n’étais mon hôte, enfin, et si les dieux
N’enchaînaient mon offense en un respect pieux ;
Imprudent Étranger, tu quitterais sur l’heure
La belliqueuse Sparte, Hélène et la demeure
D’Atride ! Mais toujours un hôte nous est cher.