Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 4.djvu/308

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Sfeibnij gtgcn ®«*c«i(rt unb ben <Saitcftam6tmi6. •295 des plus grands homines de ce siècle, s’esl trompé d une maniéré si visible, el tant d’illustres personnages avec Iny : neantmoins on ne doute pas de leurs lumières ny de leurs soins. Tout cela pourroil donner mauvaise opinion à quelqu’un de la certitude de nos connoissances en general. Car dira-on si tant d’habiles gens n’ont pas évité le piege qu’espéray-je rnoy, qui ne suis rien au prix d’eux. Neantmoins il ne faut pas perdre courage, tl y a un moyen de se garantir des erreurs dont cos Messieurs n’ont pas daigné de se servir ; cela auroit fait tort à la grandeur de leur esprit, au moins en apparence et chez le peuple. Tous ceux qui veuillent paroistre grands personnages et qui s’érigent en chefs de secte ont quelque chose de bateleur. Un danseur des cordes n’a garde de se laisser attacher jiuur se garantir de tomber : il seroit seur de son fait, mais il ne paroislroit pas habile homme. On me demandera, où est donc ce beau moyen qui nous peut garantir des cheutes ? J’ay quasi peur de le dire : cela paroisl trop bas, mais enfin je parle à V. A. qui ne juge pas des choses par l’apparence. C’est en un mot, de ne faire des argumens qu’in forma. Il me semble que je ne voy des gens qui s’écrient contre rnoy el qui me renvoyenl à l’école. Mais je les prie de se donner un peu de patience, car peut-estre ne m’entendent ils pas ; les argumens in forma ne sont pas tousjours marqués au coin de Barbara Celarent. Toute demon¬ stration rigoureuse qui n’obmel rien qui soit uecessaire à la force du rai¬ sonnement est de ce nombre, et j’ose bien dire qu’un compte d’un reccu- eur cl un calcul d’analyse est un argument in forma, puisqu’il n’y a rien qui y manque, el puisque la forme ou la disposition de tout ce raisonnement est cause de l’evidence. Ce n’est que la forme qui discerne un livre des comptes faits suivant la praclique qu’on appelle communément Italienne (dont Slevin a fait un traité tout entier) d’un journal confus de quelque igouraut eu matière de négoce. C’est pourquoy je. soutiens qu’à fin de raisonner avec evidence par tout, il faut garder quelque formalité lonslante. Il y aura moins d’eloquence et plus de certitude. Mais pour determiner cette forme qui ne feroit pas moins en métaphysique, en phy¬ sique et en morale, que le calcul ne fait en Mathématiques, et qui mon¬ trerait mémo les degrés de probabilité, lorsqu’on no poul raisonner quo vraisemblablement, il faudrait rapporter icy les méditations que j’ay sur une nouvelle characteristique, ce qui seroit trop long. Je diray neantmoins en peu de mots, que cette characteristique représenterait nos pensées veri-