Page:Lemaître - Les Contemporains, sér1, 1898.djvu/248

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nature même de l’esprit et au tempérament. Et c’est pourquoi je ne trouve point à redire à celles de M. Brunetière. Seulement qu’il soit établi, encore une fois, que ses « principes » ne sont aussi que des préférences personnelles.


IV

Ces préférences, réduites en système, l’ont certainement rendu, non pas injuste, mais chagrin, mais défiant à l’égard d’une grande partie de la littérature contemporaine, quoiqu’il se soit peut-être adouci depuis son premier article sur : le Réalisme en 1875 et qu’il ait été un jour presque clément à Flaubert et, maintes fois, presque caressant pour M. Alphonse Daudet ; mais, en somme, sa critique des contemporains est restée surtout négative : il leur en veut plus de ce qui leur manque qu’il ne leur sait gré de ce qu’ils ont. Cela m’afflige, et voici pourquoi.

Quelles sont les qualités dont l’absence rend une œuvre damnable, quels que soient d’ailleurs ses autres mérites, aux yeux de M. Brunetière ? C’est d’abord la clarté du dessein, l’unité du plan, la correction de la forme, la décence (et j’avoue que, si une œuvre peut valoir encore quelque chose sans ces qualités, elle vaut mieux quand elle les possède). Mais c’est aussi, nous l’avons vu, un certain optimisme, la sympathie pour l’homme exprimée direc-