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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


LE RETOUR


Quand, après une longue absence, on doit revoir
Celle à qui l’on pensait tristement chaque soir
Et qu’un amour trop grand faisait parfois maudire,
On pense qu’on aura bien des choses à dire,
Qu’on se rappellera tous ses moindres ennuis,
Tous ses pressentiments, les songes de ses nuits,
Le tourment qui précède une lettre espérée ;
Et, lorsqu’on est enfin près de son adorée,
On est muet, le cœur palpite à se briser,
Et toute l’éloquence expire en un baiser.

(Les Siestes)

LA CHANSON DES MOUCHES

Seules : tout repose.
La cuisine est close :
Disons,
Par bandes errantes,
Mille susurrantes
Chansons.

Par un volet de la fenêtre
Glisse un clair rayon de soleil ;
Il nous picote, il nous pénètre :
Tout se tait, restons en éveil.