Page:Lenotre - Prussiens d’hier et de toujours, 1916.djvu/52

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au lycée de Troyes : Du christianisme au germanisme ; l’évolution religieuse du XVIIIe siècle et la déviation de l’idéal moderne en Allemagne. On y pourra suivre les différentes phases de la maladive infatuation que l’Allemagne doit à ses philosophes et l’on y verra comment, fidèles aux leçons de Kant, les Teutons, ayant atteint la perfection et n’ayant plus, pour leur propre part, à progresser, ont entrepris de s’occuper du bonheur des autres peuples. Ils y travaillent.

Et comment !

L’Histoire, qui bien certainement étudiera, comme un surprenant phénomène, la naissance et les progrès de la célèbre culture, ne s’arrêtera pas là et aura la curiosité d’en connaître les manifestations et les résultats pratiques. L’Histoire sera bien étonnée. Il convient de prendre ici pour guide le très récent volume où M. Joseph Reinach a réuni les commentaires quotidiens dont son incontestable compétence en matière militaire éclaire, depuis le premier jour de la guerre, les communiqués officiels ; commentaires toujours réfléchis, instructifs, réconfortants, journal sincère et vibrant de nos angoisses, de nos espoirs et de notre confiance[1]. On touche là le point d’aboutissement de la culture allemande. « Allemands, Allemands, si savants et si ignorants ! » s’écriait déjà Michelet. Ignorants, en effet, de tout ce qui fait la noblesse de l’âme humaine, la loyauté même élémentaire, la droiture, le respect

  1. La Guerre de 1914 ; les commentaires de Polybe, par M. Joseph Reinach, 1 vol. in-12.