Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/102

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donné par un gouvernement vaincu, disparu et déchu de fait.

Pour des vainqueurs dans une insurrection récente, ils faisaient trop bon marché de leur victoire, mais la raison, le patriotisme et l’humanité, doivent leur savoir gré de cette modération. Leur abnégation, en cette grave circonstance, ne fait que mieux établir la sincérité de leur esprit conciliateur. Qui n’approuverait leur désir si vif de conclure un accord et de chasser le spectre de la guerre civile hantant cette salle de délibération, et déjà, par la porte entrebâillée, laissant apercevoir son masque effrayant ? Non seulement on doit excuser ces délégués qui, du reste reçurent le lendemain de leurs mandants un désaveu formel, mais on peut leur savoir gré d’avoir, jusqu’au bout, cherché et accepté la conciliation.

Ce fut Louis Blanc qui, sur le champ, rédigea l’affiche suivante :

Citoyens,

Pénétrés de la nécessité absolue de sauver Paris et la République en écartant toute cause de collision, et convaincus que le meilleur moyen d’atteindre ce but suprême est de donner satisfaction aux vœux légitimes du peuple, nous ayons résolu den demander, aujourd’hui même, à l’Assemblée nationale, l’adoption de deux mesures qui, nous en avons l’espoir, Contribueront, Si elles sont adoptées, à ramener le calme dans les esprits.

Ces deux mesures sont : l’élection de tous les chefs de la garde nationale et l’établissement d’un conseil municipal élu par tous les citoyens.

Ce que nous voulons, ce que le bien public réclame en toute circonstance, et que la situation présente rend plus indispensable que jamais, c’est l’ordre dans la liberté et par la liberté.

Vive la France ! Vive la République !

Cette déclaration reçut aussitôt les signatures des représentants de la Seine : Louis Blanc, Schoelcher, Peyrat, Ed-