Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/104

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que au complet, occupent les forts et toutes les positions avancées, afin d’assurer la défense de la capitale.

Les municipalités des arrondissements, animées du même zèle et du même patriotisme que la garde nationale et l’armée, se sont unies à elles pour assurer le salut de la République et préparer les élections du Conseil municipal, qui vont avoir lieu.

Point de divisions ! Union parfaite et liberté pleine et entière !

On remarquera d’abord la formule neuve de cette proclamation, portée à l’Officiel par les deux délégués et donnée comme émanant du « nouveau gouvernement de la république ». C’était une prise de possession de fait. Le Comité Central, par la plume de deux de ses membres, se proclamait donc gouvernement. C’était sans doute se reconnaître soi-même, c’était affirmer que l’insurrection avait fait un gouvernement. On pouvait contester cette formule, qui attribuait au Comité Central une investiture n’émanant pas directement du suffrage universel et de ses élus. Mais ceux qui rédigèrent cette note et prirent spontanément cette qualification, d’abord constataient un fait : le pouvoir que la force insurrectionnelle avait mis en leurs mains. Ensuite ils affirmaient leur autorité, issue du suffrage de la garde nationale. Enfin ils annonçaient et sanctionnaient, en la qualité qu’ils prenaient de gouvernement de la République, l’accord intervenu avec les municipalités et la convocation électorale qui allait en être la conséquence. Il est probable aussi que les délégués, inquiets sur l’accueil qui serait fait par leurs collègues à leur acte transactionnel, redoutant peut-être d’être accusés d’avoir dépassé leurs pouvoirs, pensèrent donner plus de force à la transaction et la faire accepter par tous, en la mentionnant à l'Officiel comme un acte du gouvernement de la République.

On pouvait, et de bonne foi, contester qu’il y avait eu convention véritable, car l’accord était sous-enteudu seule-