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ment, et l’acte était unilatéral, puisque d’une part, il n’était pas question, dans l’affiche signée des maires et députés, de la participation des représentants de la garde nationale, et qu’en outre ce document portait seulement à la connaissance du public : que les maires et députés allaient soumettre à l’Assemblée nationale deux propositions pour l’élection d’un conseil municipal et la nomination des chefs de la garde nationale. En outre, le refus possible de l’Assemblée nationale d’accepter ces propositions, n’était pas prévu, et rien n’indiquait ce qui résulterait en cas de cette non-acceptation.

L’engagement n’était pas synallagmatique. Les maires et députés seuls s’engageaient à présenter deux projets de transaction. Ce demi-contrat était donc contestable, et, en ce qui concernait la remise de l’Hôtel-de-Ville et des mairies, le Comité pouvait arguer de ce qu’il n’avait pas été consulté et que ses délégués avaient outrepassé leur mandat.

Ce fut ce qui arriva.

REFUS DE L’ACCORD

Quand, à dix heures du matin, le lundi 20, MM. Bonvalet, André Murat et Denizot se rendirent à l’Hôtel-de-Ville pour en prendre possession, ils se heurtèrent à un refus formel.

Un membre du Comité Central, Viard, arrivait de la Corderie, où siégeaient les membres du Comité des Vingt arrondissements, dit Comité de Vigilance. Ce Comité, d’où était sorti le Comité Central de la garde nationale, avait une influence prépondérante. Il s’était rassemblé, dès les premières heures de la matinée, et avait délibéré sur les faits qui s’étaient accomplis à la réunion des maires et députés.