Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/107

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quelques membres du Comité Central, insistant pour que les délégués ne fussent pas désavoués, et demandant que l’on exécutât les engagements qu’ils avaient pris, fut que le Comité Central resterait à l’Hôtel-de-Ville tant que les élections n’auraient pas eu lieu.

La résolution suivante fut immédiatement volée :

Le Comité Central, dans les circonstances actuelles, est responsable des conséquences de la situation et ne peut se dessaisir ni du pouvoir militaire ni du pouvoir civil.

Viard[1] fut délégué à l’effet de communiquer cette résolution écrite aux membres du Comité Central et aux délégués des maires. Il se rendit aussitôt à l’Hôtel-de-Ville.

Quand il eut donné connaissance de la décision prise à la Corderie, les membres du Comité présents dirent : « C’est vrai ! nous n’avons pas traité ! » Bonvalet, l’un des maires envoyés pour prendre possession de l’Hôtel-de-Ville, protesta contre cette attitude nouvelle : « Les députés, dit-il, vont demander à la séance de ce jour, comme il a été convenu, les franchises municipales. Les maires les accompagneront à Versailles pour appuyer leur demande. Si l’on ne peut déclarer que l’Hôtel-de-Ville et les services de Paris sont déjà remis aux municipalités, ayant reçu à cet effet mandat du gouvernement, les négociations ne pourront aboutir. Vous devez faire honneur à l’engagement pris par vos délégués. Ils sauvent la nation, ils vous sauvent vous-mêmes ! »

— Nous n’avons pas besoin d’être sauvés ! répondirent

  1. Viard, membre du Comité Central, élu dans le VIe et le XXe membre de la Commune. Négociant, parent de l’inventeur du siccatif le chromo-duro-phane. À été délégué aux subsistances. N’eut qu’un rôle effacé à la Commune. Se spécialisait dans les fonctions d’administrateur des vivres. À voté pour le Comité de salut public et toutes les mesures les plus énergiques.