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plusieurs membres du Comité, que ce langage légèrement comminatoire indisposait.

— « Si nous abandonnons l’Hôtel-de-Ville, dit Édouard Moreau nous ne sommes plus rien, et la révolution est désarmée. Je proteste contre l’intervention de la Corderie et contre l’injonction de l’Internationale. Si celle-ci est aujourd’hui avec nous, il n’en a pas toujours été ainsi. Nous n’avons pas d’ordre à recevoir d’elle, pas plus que des autres groupes de la Corderie. Nous ne dépendons que de la garde nationale. C’est en son nom, c’est pour elle, que nous occupons l’Hôtel-de-Ville, nous y resterons ! »

Bonvalet et ses deux collègues essayèrent encore d’obtenir l’acceptation du Comité, mais devant la fermeté des opposants, ils renoncèrent. D’un ton assez raide, Bonvalet dit : « Nous sommes venus ici pour prendre possession de l’Hôtel-de-Ville et non pour discuter, nous n’avons plus qu’à nous retirer. » Ce qu’il fit aussitôt, suivi de MM. André Murat et Denizot. Ainsi se termina le premier essai de conciliation.

PREMIÈRE CONVOCATION DES ÉLECTEURS

Le Comité Central, considérant que toutes négociations étaient rompues, maintint alors sa décision première, fixant au mercredi 22 mars la date des élections municipales, et fit aussitôt afficher le décret de convocation, avec l’appel suivant aux électeurs :

Le Comité Central de la garde nationale a convoqué pour mercredi prochain, 22 du courant, les électeurs des vingt arrondissements dans leurs comices, afin de nommer le conseil communal de Paris.

Tous les citoyens comprendront l’utilité et l’importance de ces