Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/109

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élections, qui assureront d’une manière régulière tous les services publics et l’administration de la capitale, dont le besoin est si urgent dans les graves circonstances présentes.

En votant pour des républicains socialistes connus, dévoués, intelligents, probes et courageux, les électeurs parisiens assureront non seulement le salut de la capitale et de la République, mais encore celui de la France.

Jamais occasion aussi solennelle et aussi décisive ne s’est présentée pour le peuple de Paris ; il tient son salut dans ses mains ; du vote de mercredi prochain dépend son avenir.

S’il suit le conseil que nous lui donnons, il est sauvé ; s’il vote pour des réactionnaires, il est perdu.

Il ne peut donc hésiter : il donnera une nouvelle preuve d’intelligence et de dévouement, en consolidant à jamais, par son vote, la République démocratique.

Le Comité Central, en tant que gouvernement provisoire insurrectionnel, avait toute autorité pour convoquer les électeurs. Tous les pouvoirs précédents, en des circonstances analogues, avaient procédé de même. Il n’avait pas à demander l’autorisation de M. Thiers, du ministre de l’intérieur Picard ou de l’Assemblée, pas plus que le gouvernement de 1848 ne s’était soucié de la permission de Louis-Philippe, quand il avait décidé de faire nommer une Constituante. On ne saurait donc reprocher au Comité Central l’illégalité de son décret de convocation.

DIFFICULTÉ DE L’ENTENTE

Il est permis de regretter que les démarches et les entrevues dans un but conciliateur aient ainsi abouti à une rupture, au maintien d’un statu quo antagoniste. Le Comité Central, en cédant, eût conservé le beau rôle et eût laissé à Thiers et à l’Assemblée celui d’irréductibles adversaires de Paris. Mais le Comité eût-il abandonné l’Hôtel-de-Ville et livré Paris aux mandataires de Versailles, que M. Thiers