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blit la défense et suscita des divisions et des rivalités intérieures favorables aux assaillants. Il faut reconnaître qu’elles cessèrent aux heures terribles de la résistance suprême dans les rues. La résipiscence était tardive et inutile.

Dans ce manifeste, le Comité Central répondait nettement et adroitement aux diverses accusations dont il était l’objet, depuis sa première affiche du dimanche 19, notifiant sa prise de possession et faisant connaître les noms de ses membres à la population. On lui reprochait son obscurité, presque son usurpation, et il rappelait qu’il était issu du suffrage universel, du vote de 215 bataillons de la garde nationale, représentant la grande majorité des citoyens actifs de la cité investie et militarisée. Il exposait la provocation dont Paris avait été l’objet, à laquelle il avait dû résister, mais il repoussait toute participation au meurtre des généraux, rue des Rosiers ; enfin il annonçait qu’il était disposé à se retirer dès que les électeurs auraient nommé leurs mandataires réguliers.

Rien n’était plus louable que ce langage et la conduite du Comité échappait à toute critique. En même temps que ce manifeste, était affichée la convocation des électeurs pour le mercredi 22 mars, à l’effet d’élire, au scrutin de liste et par arrondissement, 80 membres, à raison d’un conseiller par 20,000 habitants ou fraction excédante de plus de 10,000.

PROTESTATION INUTILE

Le Comité crut devoir revenir sur l’affaire de la rue des Rosiers et réitérer, par une affiche spéciale, sa déclaration de non-participation. On voit que, malgré l’apparente indifférence avec laquelle certains militants avaient semblé accueillir les dénégations exprimées, le Comité tenait essentiellement à dégager ses responsabilités, et à repousser toute