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pouvez pas faire payer le pauvre. » Ostyn et Paschal Grousset combattirent la gratuité. « Je comprends, dit ce dernier, que Pyat propose l’affichage d’un grand nombre de numéros, mais non la gratuité. » Viard intervint, un peu en étourneau : « Voulez-vous intéresser la population avec l’Officiel, dit-il, donnez-lui une rédaction vraiment républicaine, socialiste, révolutionnaire ! » — « Vous n’êtes pas dans la question ! » lui crie Félix Pyat, et Viard de faire cette réponse, dont on s’égaya par la suite, et qu’on a souvent rappelée quand son nom se présentait sous la plume : « Pardon ! je suis dans la question. Écoutez-moi : je suis jeune, mais pratique ! » Cette affirmation fit sourire et amena la clôture de la discussion. La proposition d’affichage de l’Officiel à un grand nombre d’exemplaires, et celle de son prix de vente à cinq centimes le numéro, furent mises aux voix et adoptées.

Ce vote fut probablement éludé, car, dans la séance du 28 avril, la question du prix revint en discussion. J.-B. Clément demanda que le Journal Officiel de la Commune ne fût pas plus cher que les autres journaux de Paris, et qu’il fût à la portée, par son prix, de tous les gardes nationaux. Billioray dit que tous les journaux de Paris ont des marchands, l’Officiel n’en a pas. Il devrait cependant être le plus répandu des journaux. Varlin posa cette question : De quel ministère dépend l’Officiel ? — De la sûreté générale, répondit Ostyn. « Eh ! bien, reprit Varlin, chargez la sûreté générale de prendre les mesures nécessaires pour que l’Officiel soit vendu dès demain cinq centimes ! » Mais aussitôt, les objections surgirent et le débat s’élargit :

Paschal Grousset. — Citoyens, j’ai parlé de cette question avec Longuet, qui m’a fait observer que la question était plus large que cela. L’Officiel est une propriété individuelle ; avant de le mettre à cinq centimes, vous avez donc à le déclarer propriété