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fixer l’indemnité et d’administrer ce journal au nom de la Commune.

Jourde. — La semaine dernière, il y avait à l’Officiel un déficit de 942 fr. que j’ai payé. Il est clair que nous pourrions, dès aujourd’hui, nous emparer de l’Officiel ; mais une pareille mesure ne pouvait se faire du jour au lendemain sans une profonde perturbation. En attendant, les finances feront tous leurs efforts, et je pourrai payer les écarts ; les écritures sont régulières : il n’y a pas d’inconvénients à ce que la Commune me donne l’autorisation d’agir de la sorte. Que la sûreté veille activement à la rédaction du journal. Je me charge de la partie financière.

Vermorel. — J’appuie la proposition Jourde : seulement je demande que la rédaction du journal ne soit pas donnée à la sûreté générale, mais à la commission exécutive.

L’Officiel résume le travail de toutes les commissions ; il est très naturel que la commission exécutive le prenne.

Jules Vallès. — Voici un projet de décret proposé par le citoyen Andrieu.

Art. Ier. — Le Journal Officiel prendra le nom de Journal de la Commune.

Paschal Grousset. — Je m’oppose absolument, pour mon compte, à ce que le titre du Journal Officiel soit changé.

Le titre actuel est une force pour nous. Si nous prenions celui de Journal de la Commune de Paris, nous nous retirerions cette force.

Le Journal Officiel de la République Française est à Paris, quel intérêt avons-nous à le changer ? Aucun.

Quel intérêt à le conserver ? celui-ci : c’est que, pour toute la France, le Journal Officiel de la République Française est et doit être à Paris, et que le véritable Journal Officiel ne peut pas être celui de Versailles.

Nous détenons là une sorte d’otage matériel : le Journal de la République Française, je demande qu’on lui conserve ce caractère, et qu’on n’annule pas ce gage entre nos mains.

Jourde. — Je renouvelle une proposition qui consiste à dire que la sûreté générale prendra possession de l’Officiel, et que le délégué aux finances payera une indemnité nécessaire. (Aux voix !)

(La proposition Jourde est mise aux voix et adoptée.)