Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/129

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travailleurs ne doivent donc pas se faire d’illusions, ils ne pourront jamais s’affranchir par les moyens légaux…

P. Vésinier (Comment a péri la Commune). Préface, Savine, éd. Paris, 1892.

Il fit d’assez bonnes études au lycée de Mâcon. En 1848, il se montra ardent républicain et, au deux décembre, honorablement, il protesta. Il s’efforça d’organiser la résistance dans sa ville natale. Il fut obligé de chercher un refuge en Suisse, pour éviter d’être arrêté, et vraisemblablement déporté. En exil, il devint le secretaire du romancier populaire et socialiste, Eugène Sue, et travailla avec l’auteur du Juif Errant à son grand roman historique et philosophique, resté inachevé, les Mystères du Peuple. Il quitta bientôt ce genre de littérature, secondaire, mais honnête, pour se livrer à la confection de libelles scandaleux et surtout graveleux, destinés au colportage clandestin. Il publia ainsi Le Mariage d’une Espagnole, où l’impératrice Eugénie était déshabillée de toutes les façons, et les Nuits de Saint-Cloud, autre tableau de mauvaises mœurs. Ces petits livres malpropres avaient la prétention d’être des pamphlets républicains. Ils n’étaient en réalité que de méprisables opuscules pornographiques, entièrement dépourvus d’art. Ces écrits le firent expulser de Genève, où le rigorisme des disciples de Calvin n’admet guère les peintures licencieuses, même présentées comme des satires politiques. Il passa en Belgique, d’où il fut expulsé pour sa participation à la grève de Charleroi. Revenu en France en 1869, il se montra dans diverses réunions, et fut poursuivi comme membre de l’association internationale. Il écrivit à la Réforme et au Rappel. Il prit une part active au 31 Octobre, et s’empara de la mairie de Belleville. Il fut, de ce chef, arrêté et resta quatre mois en prison. Il fut un de ceux que le conseil de guerre acquitta. Au 18 mars,