Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tionale. Ce numéro, dont nous résumerons la teneur, dans Le récit des événements du 24 mai, contient les énergiques et suprêmes appels à une résistance désespérée, signés des membres du comité de salut public. C’est un numéro curieux, d’une farouche et éloquente violence.

Vésinier avait été élu membre de la Commune, aux élections, complémentaires, dans le Ier arrondissement, par 2,626 voix. Il fit partie de la commission des services publics et fut désigné comme l’un des secrétaires de la Commune. Il avait fait paraître, entre temps, un journal nommé Paris-libre, qui n’eut qu’une courte existence. Il vota pour le comité de salut public et approuva généralement toutes les décisions les plus énergiques.

Réfugié en Angleterre, après la défaite, il fut un agent de discorde et un instrument de diffamation dans la proscription. Il s’attira de violentes animosités, par ses dénonciations, ses récriminations, ses calomnies. Il a publié par la suite un livre : Comment a péri la Commune, où à côté de justes réprobations, comme par exemple lorsqu’il flétrit la conduite de Lullier, il se livre à des suppositions malveillantes, à des accusations non prouvées, contre plusieurs de ses anciens collègues. Il s’efforça notamment de convaincre Dombrowski de trahison. La bravoure constante de ce vaillant chef, et la blessure mortelle qu’il reçut à la barricade de la rue Myrrba, auraient dû le protéger contre les attaques du venimeux bossu. Les traîtres se sont fait rarement tuer pour la cause qu’ils ont voulu livrer. Vésinier était resté, jusqu’à la fin de sa méchante et peu heureuse existence, le libelliste des Nuits de Saint-Cloud, et n’ayant plus l’impératrice à diffamer, il s’en prenait aux femmes de ses compagnons de lutte et de proscription. Quant aux hommes, il eut à leur égard la véracité et la bienveillance de Maxime du Camp.