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Charles Longuet fut une vive intelligence et un esprit libre. Journaliste, il mit au service du parti socialiste son activité brûlante, son infatigable dévouement. Il laisse des enfants dignes de lui.

Enfants de Charles Longuet, que le souvenir de ce que fut votre père mêle quelque douceur à l’amertume de votre deuil !

Charles Longuet est mort à Paris le 7 août 1903. Ses obsèques furent célébrées avec une solennité exceptionnelle pour un vaincu de la Commune. Il est vrai qu’il avait été aussi membre du conseil municipal de Paris et du conseil général de la Seine. Deux magnifiques couronnes de fleurs offertes par ces deux assemblées furent portées en tête du cortège par les employés et travailleurs municipaux, qu’accompagnait une délégation des deux conseils, composée de MM. Landrin. Rozier et Henaffe. Au cimetière, après Anatole France, des discours furent prononcés par Martelet, ancien membre de la Commune ; Ovry et Romme, au nom de la fédération de la Basse-Normandie ; Landrin, au nom des socialistes et du Conseil Municipal ; Eugène Fournière ; le docteur Clauzel, au nom du groupe Charles Longuet, du xive arrondissement (Petit-Montrouge), et Gabriel Bertrand, au nom de la Petite République, dont il avait été le collaborateur et où le fils du défunt, Jean Longuet, était rédacteur. La cérémonie eut donc un caractère imposant, et les regrets sincères de tous ceux qui avaient connu soit le conseiller municipal, soit le journaliste et le philosophe complétèrent et accentuèrent les hommages ultimes rendus à ce vaillant citoyen, à cet homme de cœur et d’intelligence.

Charles Longuet avait épousé, dans son exil à Londres, une des filles de Karl Marx.