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Négociants,

Il vous faut au moins un an ou deux de prorogation pour vos échéances ;

L’assemblée de Versailles vous refuse même trois mois ;

Dans la séance d’hier, elle a fixé à un mois de date la faillite universelle ;

Voyez s’il vous convient d’accepter ce verdict.

Le résultat le plus clair de cette loi de rigueur fut de rejeter dans le parti de la Commune un grand nombre de petits industriels et de commerçants, qui probablement fussent demeurés neutres, attendant placidement les événements. Cette loi du refus de la prorogation demandée et nécessaire fut pour beaucoup dans l’inertie des gardes nationaux du centre ; elle contribua aussi à la défection des partisans que l’amiral Saisset était parvenu à rassembler au Grand-Hôtel et à la mairie de la rue de la Banque. Les commerçants et les employés, en majorité, formaient le contingent de la résistance au Comité central. Ces décisions, qui les frappaient droit à la bourse, les entrainèrent, sans qu’il y eût sympathie politique, à accepter sinon à acclamer le régime nouveau, qui, au moins, ménageait leurs intérêts et leur procurait les délais les sauvant de la gêne ou de la faillite,

LES VOLONTAIRES DÉPARTEMENTAUX

Une intéressante discussion, dénonçant les préparatifs de guerre civile évidents, eut lieu sur la proposition de M. Laroche-Guyon. Il demandait l’organisation de bataillons de volontaires dans les départements, pour marcher contre Paris. Chaque département devait fournir un bataillon.

Il est bon de mettre sous les yeux des générations actuelles ces délibérations peu connues. Elles prouvent qu’à l’heure même où l’on discutait, à Paris, pour la date et le mode