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accord. Les maires prenaient leurs espérances pour des réalités. M. Thiers cependant sur la place d’Armes, à Versailles, comptait les canons alignés, passait en revue les troupes récemment arrivées de l’est et d’Allemagne ; souriant sous ses lunettes, il ruminait des espoirs qui n’allaient pas tarder à se réaliser.

Les députés firent aussi une proclamation, mais elle était d’un ton plus réservé.

Citoyens,

Nous ne doutons pas que vous n’éprouviez, à la lecture de la séance d’hier, le sentiment dont notre âme est saisie. Il n’a pas dépendu de nous que cette séance n’ait eu un autre caractère et de meilleurs résultats.

Toutefois, nous avons obtenu la reconnaissance formelle du droit de Paris, qui, en conséquence, sera appelé dans le plus bref délai à élire son conseil municipal. Dans cette situation, vous comprendrez comme nous la nécessité d’éviter les désastres qui naîtraient en ce moment de tout conflit entre les citoyens.

Vive la France ! Vive la République !

Les représentants de la Seine.

LES PRUSSIENS ET LE COMITÉ CENTRAL

Après le départ des maires, la séance continua, mais les députés siégèrent en comité secret. Il s’agissait d’entendre une interpellation adressée par M. Turquet au ministre des Affaires étrangères, sur une dépêche envoyée par l’état-major prussien au Comité Central et publiée par l’Officiel de Paris.

Cette dépêche et la réponse du Comité Central, auxquelles il est fait allusion plus haut, étaient ainsi reproduites dans l’Officiel parisien.

comité central
Citoyens,

Le Comité Central a reçu du quartier général prussien la dépêche suivante :