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Commandant en chef du 3e corps d’armée.

Quartier général de Compiègne, le 21 mars 1871.
« Au Commandant actuel de Paris.

Le soussigné, commandant en chef, prend la liberté de vous informer que les troupes allemandes qui occupent les forts du nord et de l’est de Paris, ainsi que les environs de la rive droite de la Seine, ont reçu l’ordre de garder une attitude amicale et passive, tant que les événements dont l’intérieur de Paris est le théâtre ne prendront point, à l’égard des armées allemandes, un caractère hostile et de nature à les mettre en danger, mais se maintiendront dans les termes arrêtés par les préliminaires de la paix.

Mais dans le cas où ces événements auraient un caractère d’hostilité, la ville de Paris serait traitée en ennemie.

Pour le commandant en chef du 3e corps d’armée :
Le Chef du Quartier général,
Signé : Von Schlotheim.
Major général. »

Le délégué du Comité Central aux relations extérieures a répondu :

Paris, le 22 mars 1871.

« Au commandant en chef du 3e corps des armées impériales prussiennes.

Le soussigné, Délégué du Comité Central aux Affaires Extérieures, en réponse à votre dépêche en date de Compiègne 21 mars courant, vous informe que la révolution accomplie à Paris par le Comité Central, ayant un caractère essentiellement municipal, n’est en aucune façon agressive contre les armées allemandes.

Nous n’avons pas qualité pour discuter les préliminaires de le paix votée par l’Assemblée de Bordeaux.

Le Comité Central et son délégué aux affaires étrangères.
Paschal Grousset. »

M. Turquet demanda au ministre si cette communication des autorités allemandes au Comité Central était authentique, la dépêche étant en contradiction avec celles dont le ministre avait donné connaissance dans la séance de la veille.