Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/209

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Paris. C’est de la politique d’autruche. C’est toujours, comme pour le vote de la Commune, ce système absurde de la négation des faits évidents. On demandait au ministre si le Comité Central avait correspondu avec les autorités allemandes. Il ne s’agissait point de décider si le Comité avait qualité pour cette correspondance, ni si ces relations étaient avantageuses pour Versailles ou pour Paris, mais seulement si cette correspondance avait eu lieu. Que cet échange de dépêches entre le gouvernement insurrectionnel et les généraux allemands déplût ou non à M. Jules Favre, il n’en était pas moins patent que, si l’échange avait existé, peu importait le caractère insurrectionnel de l’un des correspondants. Un député voulait savoir si ces échanges de dépêches s’étaient produits, ou si c’était une invention ; le ministre des affaires étrangères avait il les éléments d’information suffisants pour répondre, et lui convenait-il de répondre ? Là était toute l’affaire. La vérité est que cet échange de dépêches avait bien eu lieu, et que tout en étant favorables au gouvernement de Versailles, l’autorité militaire et le gouvernement d’Allemagne n’entendaient nullement intervenir dans le conflit, tant que les intérêts allemands n’étaient pas menacés.

Cette attitude, neutre sans bienveillance, fut celle des autorités allemandes, jusqu’aux derniers jours de la Commune. L’Allemagne, mais à cette époque seulement, manifesta en faveur de Versailles, facilitant l’entrée des troupes dans Paris, et empêchant les partisans de la Commune de chercher à fuir en traversant les lignes de ses troupes d’occupation. L’attitude du Comité Central fut en toute circonstance correcte et patriotique. Rien à Paris ne fut tenu caché des relations diplomatiques, nécessitées par les circonstances, qui eurent lieu entre les Allemands et le Comité Central. L’avis suivant fut porté à la connaissance