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du public par voie d’affiches, réitérant la déclaration faite dès le premier jour de la présence du Comité Central à l’Hôtel-de-Ville.

Le Comité Central de la garde nationale est décidé à respecter les conditions de la paix.

Seulement il lui paraît de toute justice que les auteurs de la guerre maudite dont nous souffrons subissent la plus grande partie de l’indemnité imposée par nos impitoyables vainqueurs.

La garde nationale était patriote avant tout, animée des sentiments les plus hostiles envers les Prussiens ; elle l’avait prouvé quand, dans la nuit du 27 février, croyant à l’entrée immédiate des ennemis dans Paris livré, elle s’était portée spontanément aux Champs-Élysées, pour lui barrer le passage. Elle n’eût pas supporté des manœuvres louches du Comité Central, fût-ce pour l’aider dans sa lutte contre Versailles, mais chacun désirait la neutralité de l’Allemagne et l’on comprenait les démarches et les efforts du Comité Central, et ensuite de la Commune, pour éviter qu’elle ne fût rompue au bénéfice des adversaires.

PROTESTATION DES MAIRES

Les maires et les députés de Paris tinrent, dans la soirée, une réunion où il fut rendu compte de la démarche faite la veille à Versailles. On désigna deux délégués, MM. Clemenceau et Lockroy, pour se rendre auprès du Comité Central, afin de l’informer de l’acceptation de l’urgence par l’Assemblée pour les propositions des maires. Les délégués devaient en outre demander au Comité Central de ne pas faire procéder le lendemain aux élections annoncées. Le Comité Central ne prit aucun engagement. Toutefois il inclinait à ajourner les élections.

Les délégués, ayant rendu compte de leur mission et de