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son résultat négatif, M. Henri Martin rédigea une protestation contre la convocation des électeurs pour le lendemain.

Dans ce manifeste, il était dit :

Cherchons, citoyens, ce qui nous unit et non ce qui nous divise.

Nous voulions le maintien, l’affermissement de la grande institution de la garde nationale dont l’existence est inséparable de celle de la République.

Nous l’aurons.

Nous voulions que Paris retrouvât sa liberté municipale si longtemps confisquée par un arrogant despotisme.

Nous l’aurons.

Vos vœux ont été portés à l’Assemblée nationale par vos députés ; l’Assemblée y a satisfait par un vote unanime qui garantit les élections municipales, sous bref délai, à Paris et dans toutes les communes de France.

En attendant des élections, seules légales et régulières, seules conformes aux vrais principes des institutions républicaines, le devoir des bons citoyens est de ne pas répondre à un appel qui leur est adressé sans titre et sans droit.

Nous, vos représentants municipaux, nous, vos députés déclarons donc rester étrangers aux élections annoncées pour demain et protestons contre leur illégalité.

(Suivent les signatures des députés de Paris, des maires et adjoints).

PROTESTATION DES JOURNAUX

Cette protestation des maires et députés contre la convocation ne faisait que reproduire une déclaration dans le même sens, rédigée par les journaux réactionnaires et quelques organes modérés, à la suite d’une réunion tenue dans les bureaux de l’Opinion Nationale, sous la présidence de M. Georges Guéroult, et ainsi conçue :

Attendu que la convocation des électeurs est un acte de souveraineté nationale ;