Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/212

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Que l’exercice de cette souveraineté n’appartient qu’aux pouvoirs émanés du suffrage universel ;

Que, par suite, le Comité qui s’est installé à l’Hôtel-de-Ville n’a ni droit ni qualité pour faire cette convocation,

Les représentants des journaux soussignés considèrent la convocation affichée pour le 22 courant comme nulle et non avenue,

Et engagent les électeurs à n’en pas tenir compte.

Journal des Débats, Constitutionnel, Siècle, Électeur libre, Paris-Journal, Vérité, Figaro, Gaulois, Petite-Presse, Patrie, Union, Petit National, France Nouvelle, Presse, Liberté, Pays, National, France, Univers, Opinion Nationale, Cloche, Petit Moniteur, Français, Journal des Villes et des Campagnes, Moniteur universel, Monde.

Cette affirmation de l’illégalité de la convocation et l’abstention recommandée étaient contraires à d’esprit de conciliation qui dominait partout. Si la population consentait à se rendre aux urnes, ce qui d’ailleurs se produisit par la suite, mais pour la convocation du 26, c’était faire mauvaise besogne que de chercher à l’en détourner, c’était souffler sur le feu latent de la guerre civile. La presse, qui donnait ces conseils mauvais, était dirigée et commanditée par des adversaires non seulement de la Commune, mais même de la République démocratique. Ses lecteurs étaient en majorité hostiles à l’élection prévue d’un conseil municipal avancé. Cette protestation continua et augmenta l’antagonisme et la défiance réciproques.

M. VAUTRAIN

La séance de nuit où les maires et députés avaient voté la protestation était présidée par M. Vautrain.

Ce personnage est surtout intéressant par les révélations qu’il apporta, par la suite, dans l’Enquête.