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qui se contentèrent de hausser les épaules. Dans une réunion qui eut lieu le 7 mars au ministère de l’intérieur, il répéta sa proposition :

Seul, à la fin de la séance, a-t-il déposé dans l’Enquête, je me levai pour dire à M. Picard : Sommes-nous dans une réunion d’enfants ou dans une réunion d’hommes ? Nous avons en face de nous le danger le plus épouvantable qu’on puisse imaginer ; l’artillerie est aux mains de fous furieux et le Comité Central se développe toujours. Nous n’avons qu’une chose à faire : prendre les canons et arrêter le Comité Central. Quant à moi je me charge du 4e arrondissement. Je fus pris pour un insensé, Messieurs ! Mes collègues se levèrent et me demandèrent si je voulais la guerre civile…

Enquête parlementaire. — Déposition de M. Vautrain, t. I, p. 373.

M. Vautrain évidemment ne connaissait pas, ne devinait pas le plan de M. Thiers. Prendre les canons n’était pas chose aisée ; quant à arrêter le Comité Central, c’était plus facile à proposer qu’à exécuter. Et puis, en admettant même que Vautrain eût réussi ce coup de force, que les généraux Vinoy et Lecomte ne purent mener à bien, ce n’est pas cette mesure violente qui eût amené l’écrasement des forces républicaines, que M. Thiers avait décidé. Le maire du IVe arrondissement se serait-il chargé d’arrêter les 215 bataillons de gardes nationaux qui faisaient l’autorité et la force du Comité Central ? Sa proposition était, comme la jugèrent ses collègues, insensée.

LES AVEUX DE M. VAUTRAIN

À côté de ces forfanteries d’un bourgeois exaspéré, se souvenant trop des journées de Juin 48, où il avait contribué à la répression, M. Vautrain a donné, dans l’Enquête, des renseignements qui éclairent singulièrement la