Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/221

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et quant à la diminution des délinquants et des voleurs. Il est vrai que tout le monde était armé, qu’il y avait des postes et des patrouilles, principalement dans les quartiers excentriques et sur les avenues d’ordinaire désertes, conduisant aux remparts. Ensuite, grâce à la solde et à l’incorporation, les miséreux étaient en petit nombre. Il convient de dire aussi que la police était habilement et strictement faite par le chef de la sûreté Cattelain. Rien, à la préfecture, n’étant changé pour la surveillance et la poursuite des malfaiteurs.

Le Comité Central avait lancé, dès les premiers jours, cet avis à la garde nationale :

De nombreux repris de justice, rentrés à Paris, ont été envoyés pour commettre quelques attentats à la propriété afin que nos ennemis puissent nous accuser encore.

Nous engageons la garde nationale à la plus grande vigilance dans ses patrouilles.

Chaque caporal devra veiller à ce qu’aucun étranger ne se glisse, caché sous l’uniforme, dans les rangs de son escouade.

C’est l’honneur du peuple qui est en jeu ; c’est au peuple à le garder.

Le Comité, sans attendre la loi sollicitée par Millière, prorogea à un mois les échéances. Le petit commerce apprécia grandement cette décision.

Une autre mesure, assurément contraire au droit commun, mais que les circonstances exceptionnelles pouvaient justifier, fut prise en attendant la décision pour les loyers : jusqu’à nouvel ordre, et dans le seul but, disait le décret, de maintenir la tranquillité, les propriétaires et les maîtres d’hôtel ne pourraient congédier leurs locataires. Cette suspension du droit qui appartient au locataire ainsi qu’au logeur de donner congé, n’était que provisoire ; la mesure, qui du reste ne parut pas donner lieu à de vives contesta-