Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/231

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nements non entretenus. Les renvoyer dans leurs départements, cela les exposait à être arrêtés en route et retenus par les Versaillais, dont ils eussent renforcé les faibles contingents. Mais d’autre côté, les enrôler par force dans des armées de guerre civile était un acte arbitraire. Le soldat de guerre civile doit être ne peut-être que volontaire. Beaucoup de ces malheureux isolés acceptèrent sans doute très volontiers de servir la Commune, étant dans l’impossibilité de vivre dans une ville en révolution, dépourvus de moyens et d’occasions de travail comme ils l’étaient ; la perspective de la solde les détermina. Ces éléments furent généralement peu utiles, peu satisfaisants. Sauf de quelques-uns, qui sachant qu’ils n’avaient aucune grâce à attendre, s’ils étaient pris, combattirent en désespérés durant les dernières journées de la lutte, on n’eut pas à se féliciter de ces incorporés forcés. On exposait en outre ces pauvres diables à des vengeances plus impitoyables en cas de défaite. La plupart de ceux qui furent pris, lors de l’entrée des troupes, même loin du combat, furent immédiatement fusillés, et pas un de ceux qui furent découverts par la suite n’échappa aux pénalités les plus rigoureuses.

NOMINATIONS DANS LA GARDE NATIONALE

Un décret assez inattendu parut le 24 mars : un certain Raoul du Bisson, qu’on a déjà vu figurer au moment de la Fédération, et qui, après avoir essayé de constituer un Comité où les chefs de bataillons étaient en majorité, s’était rallié au Comité Central issu de la réunion du Waux-Hall, et avait collaboré à la fusion des deux Comités, fut nommé chef d’état-major général des gardes nationales de la Seine. Le colonel Valigrane fut désigné pour sous-chef d’état-major général et commandant militaire de l’Hôtel-de-