Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/234

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popularité alors était intacte, et en qui le Comité Central espérait voir un général en chef pour l’insurrection, insista et obtint d’abord que Beslay et Grélier, délégués à l’intérieur, vinssent visiter Chanzy à la Santé, afin de s’assurer que le prisonnier était bien traité. Puis deux membres du Comité, Babick et Billioray, exigèrent l’ordre de mettre immédiatement en liberté le général Chanzy. Duval résista encore. Raoul Rigault, qui occupait, avec Duval, la préfecture de Police, fut d’avis de garder Chanzy, afin de l’échanger contre Blanqui qu’on venait d’arrêter dans le midi. Enfin Crémer et Babick vainquirent les dernières objections de Duval, et celui-ci se décida à donner l’ordre de relâcher le général, ses aides de camp et le général Langourian, qui avaient été arrêtés avec lui. Il était minuit quand Crémer et Babick arrivèrent à la Santé. Le général et les officiers reçurent des vêtements civils et se rendirent, accompagnés de Crémer et Babick, au Comité Central, où le général Chanzy prit l’engagement de ne pas accepter de commandement contre Paris. Loyalement le général a tenu parole.

LES LIBÉRATEURS DE CHANZY

Parmi ceux qui contribuèrent à la délivrance du général Chanzy figurait le membre du Comité Central Babick, dont nous avons parlé plus haut. « Babick n’était pas méchant, a témoigné Crémer ; il était tellement coutent qu’il pleurait comme un enfant, quand nous avons été délivrer le général Chanzy. » Il était accompagné de Lavalette, du Comité Central, dont Crémer a dit : « Il y avait aussi un homme très exalté dans ses opinions, et qui cependant a été favorable à la délivrance du général Chanzy, c’est Lavalette, un grand brun, mince. » Lavalette fut membre de la commission d’habillement et de campement. Arronsohn