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certain nombre de manifestants se sont servis de leurs armes de poche. Un garde du 215e bataillon ; nommé François, fut tué. Un membre du Comité Central, lieutenant d’état-major, Maljournal, eut la cuisse traversée d’une balle de revolver. Les gardes du 176e bataillon : Cochet, Miche, Ancelot, Laborde, Legat, Reyer, capitaine au 176e, Train, du 20e de marche, furent relevés plus ou moins grièvement blessés.

Après la décharge, ce fut une déroute inouïe et une bousculade folle dans la rue de la Paix et les rues adjacentes.

L’Officiel publia un récit de cette dramatique journée, dont nous ne donnerons que la fin, son témoignage sur les faits relatés plus haut pouvant être contesté, tout en concordant dans l’ensemble avec les détails fournis.

On a trouvé sur le vicomte de Molinet, dit ce procès-verbal, un poignard fixé à la ceinture par une chainette. Un grand nombre de revolvers et de cannes à épées ont été ramassés dans la rue de la Paix et portés à l’état-major de la place.

Le docteur Rambow, ancien chirurgien major du camp de Toulouse, domicilié, 35, rue de la Victoire, et un certain nombre de médecins accourus, ont donné leurs soins aux blessés et signé les procès-verbaux.

Les valeurs trouvées sur les émeutiers ont été placées sous enveloppes scellées et déposées à l’état-major de la place.

C’est grâce au sangfroid et à la fermeté du général Bergeret, qui a su contenir la juste indignation des gardes nationaux, que de plus grands accidents ont pu être évités.

Le général américain Schéridan, qui, d’une croisée de la rue de la Paix, a suivi les événements, a attesté que des coups de feu ont été tirés par les hommes de la manifestation.

(Journal officiel du 25 mars.)

La manifestation des Amis de l’Ordre ne pouvait avoir d’importance que si elle avait pu se répéter durant plusieurs jours. À la suite de ces déambulations dans Paris de gens