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désordres dans la rue occasionnés par les partis contraires. Ceux-ci avaient reçu, rue de la Paix, un avertissement sérieux, et la leçon ne fut pas oubliée. Ce fut l’unique circonstance où, depuis le Dix-Huit mars, le Comité Central fit preuve d’énergie et d’esprit de décision.

LA JEUNESSE DES ÉCOLES

Il n’y eut, comme répercussion de la tentative des Amis de l’Ordre, qu’une réunion d’étudiants à l’amphithéâtre de Médecine. Là, des protestations se firent entendre, mais tout se borna à un ordre du jour, voté sous la présidence du professeur Trélat, qui d’ailleurs se défendit de toute entente avec la réaction.

Cet ordre du jour était ainsi conçu :

La jeunesse des écoles, assemblée dans l’amphithéâtre de l’École de médecine, considérant que le Comité Central a porté atteinte au suffrage universel ;

Déclare qu’elle fait cause commune avec les Représentants et les Maires de Paris, et qu’elle est prête à lutter avec eux, par tous les moyens possibles, contre ce Comité sans mandat populaire.

Elle affirme en outre qu’elle répudie toute espèce de complicité avec la réaction ; qu’elle entend repousser toute tentative de coup d’état venant du pouvoir, et veut maintenir, pleine et entière, la République une et indivisible.

Cette protestation ne fut suivie d’aucune tentative d’agitation dans la rue. Ses termes étaient mesurés et exprimaient une opposition reposant sur un scrupule juridique, excusable chez de futurs robins. L’illégalité de toute convocation électorale, faite en dehors du gouvernement, malgré le concours des maires mandatés à cet effet, servait de prétexte aux étudiants frondeurs. C’était la première fois