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batterie de l’École. Il est probable qu’il ne s’y trouvait alors aucun polytechnicien. Le capitaine Salicis exposa son plan qui consistait à entrer, la nuit, dans l’église Saint-Étienne-du-Mont, par le presbytère ; on en sortirait par la porte donnant sur la rue Clovis, et après s’être emparé facilement du lycée Corneille, on se serait trouvé maître du Panthéon. Alors on eût installé des pièces d’artillerie sur La place, dominant ainsi le quartier des Écoles. L’amiral Saisset, tout en félicitant le capitaine Salicis de son initiative stratégique, l’engagea à ajourner la réalisation de ce plan superbe. Il lui ordonna de combiner les forces dont il disait disposer avec celles qui se trouvaient réunies au Grand-Hôtel.

En somme, l’agitation réactionnaire trouva peu d’éléments au quartier latin. On ne saurait tirer argument contre l’élan populaire du simulacre de résistance tenté au quartier des écoles, par des étudiants plus ou moins authentiques, qui se borna à une agitation verbeuse et à des factions inutiles au Grand-Hôtel, devant des cruchons de bière anglaise.

DÉPÊCHES VERSAILLAISES MENSONGÈRES

Le gouvernement de Versailles, justement préoccupé de l’attitude incertaine de la province, s’efforçait de l’abuser par l’envoi de dépêches, tour à tour menaçantes et optimistes. Il s’agissait surtout d’affirmer que le mouvement parisien était circonscrit, et que l’Assemblée nationale prenait, d’accord avec le gouvernement soutenu Par la majeure partie de la population, toutes les mesures pour avoir promptement raison d’une émeute impuissante.

Les nouvelles de toute la France sont parfaitement rassurantes, télégraphiait M. Thiers, le 21 mars. Les hommes de désordre ne triomphent nulle part, et à Paris même les bons citoyens se rallient et s’organisent pour comprimer la sédition. À Ver-