Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’Assemblée est unanime pour flétrir les désordres et leurs auteurs. La séance de l’Assemblée a été excellente. Tous les partis sont d’accord pour condamner le mouvement.

À la nouvelle de la première manifestation des Amis de l’Ordre, la dépêche suivante fut transmise aux préfets :

L’ordre se maintient partout et tend même à se rétablir à Paris, où les honnêtes gens ont fait hier une manifestation des plus significatives.

L’armée, réorganisée, campée autour de Versailles, montre les plus fermes dispositions, et de toutes parts on offre au gouvernement des bataillons de mobiles pour le soutenir contre l’anarchie, s’il pouvait en avoir besoin.

Les bons citoyens peuvent donc se rassurer et prendre confiance.

La seconde manifestation, celle qui se termina par la débandade de la rue de la Paix, fut annoncée en ces termes à la province, par une dépêche datée du 23 mars, 4 h. 45 du soir.

À Paris, le parti de l’ordre a été en collision avec les insurgés. Il faisait une manifestation sans armes, dans le sens de l’ordre.

Un feu ouvert sur cette foule désarmée a fait de trop nombreuses victimes et a soulevé une indignation générale. Le parti de l’ordre a couru aux armes et occupe les principaux quartiers de la capitale. Les insurgés sont contenus.

Pour le citoyen paisible de Lyon et de Marseille qui lisait ces dépêches, affichées à la porte des Hôtels de Ville, des mairies, dans les cercles, les cafés, reproduites et commentées par les journaux gouvernementaux, Paris était aux mains d’une bande de scélérats qui fusillait sans provocation des gens désarmés, mais heureusement que le parti de l’ordre avait pris ses fusils et que les insurgés parisiens