Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/284

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tres amis du régime déchu, essayaient de provoquer dans Paris une émeute. Les faits mêmes donnaient un démenti.

Quant à la garde nationale réunie sous le commandement de l’amiral Saisset, son rôle devait être plus tapageur que sérieux.

PRÉPARATIFS INUTILES À LA BOURSE

La résistance au Comité Central s’était organisée en dehors de l’amiral Saisset, et avant sa nomination. Les promoteurs avaient été Tirard et quelques chefs de bataillons du centre, dont un bijoutier de la rue de la Paix, Quevauvilliers, l’un des vainqueurs du 31 octobre. À la mairie du Île arrondissement (La Bourse) s’était concentré le premier élément d’émeute. La mairie du Ier (Le Louvre) s’était pareillement gardée et retranchée. Les chefs de bataillons de ces arrondissements, réunis avec les maires et adjoints, décidèrent de conserver exclusivement la garde de leurs mairies (Ier et IIe), et repoussèrent les bataillons appartenant à d’autres quartiers venus pour fournir des piquets, à tourde rôle. Sur dix bataillons, un seul, Le 196e, refusa son adhésion à ce cantonnement constituant refus d’obéissance au Comité Central.

Une affiche fut signée par tous les officiers présents, reconnaissant l’Assemblée nationale pour seul pouvoir régulier, et déclarant que la garde nationale était indépendante vis-à-vis du Comité Central. En même temps, on mit en état de défense les deux arrondissements. La Bourse et la mairie de la rue de la Banque fournissaient une position stratégique excellente. Les rues qui y donnaient accès étaient étroites, faciles à barricader. La place et le palais de la Bourse permettaient de concentrer des force, et la mairie à proximité ne pouvait être ni surprise ni même