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sergent racoleur. Ils affichèrent, dans les deux arrondissements, l’avis suivant, qui paraissait répondre aux inquiétudes que le Comité Central avait éprouvées la veille, au sujet du paiement de la solde, et que devaient partager les gardes nationaux de l’ordre :

Avis. — La solde de la garde nationale et les services d’assistance seront régulièrement continués par les soins des officiers-payeurs de chaque bataillon.

Les fonds publics, nécessaires à cet effet, sont à la disposition exclusive des maires issus du suffrage universel.

Le service sera provisoirement établi dès demain au palais de la Bourse, pour les bataillons dépendant des mairies envahies.

Il sera repris dans ces dernières aussitôt que les maires et adjoints y seront réinstallés.

Pour les maires et adjoints de Paris.
Les délégués :
Tirard, Dubail, Héligon.

Une note, signée du banquier Goudchaux fut aussi publiée, annonçant que, dans l’espace de deux heures, MM. J. Maumy et Goudchaux avaient organisé à la Bourse une caisse et un contrôle, que la caisse avait été tenue par M. Ch. Gadala, agent de change, qu’environ 550,000 fr. avaient été versés aux payeurs, de la garde nationale, et que les fonds avaient été fournis par la Banque de France, sur réquisition de MM. Tirard et André.

Le moyen était bon, mais le calcul ne fut pas exact, comme résultat. Les gardes nationaux affluèrent bien autour des payeurs, revenant de la Bourse avec des sacs chargés d’argent. Mais la solde empochée, beaucoup oublièrent de venir prendre la faction à la mairie résistante. Eût-on continué ce système, assez dispendieux, pour faire l’appel et former le rassemblement, que le résultat final n’eût pas été beaucoup différent. L’amiral Saisset avait le commandement, et alors peu importait que les adroits