Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/297

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Cette impression personnelle peut être discutée. Il est probable que, si la lutte avait eu lieu dans les conditions où la prévoyait Schœlcher, c’est-à-dire dans Paris, sans le concours de l’armée, et entre gardes nationaux, l’issue n’eût pas été celle qu’il indiquait. Mais il demeure établi que pour Schœlcher, qui était le chef en second de la résistance dans Paris, et même son véritable chef, puisque Saisset ne voulait pas résister, les pourparlers avaient pour but, non pas de laisser le temps à M. Thiers de rassembler et de lancer une armée sur Paris, mais de permettre à la garde nationale hostile au Comité Central, disposée à obéir aux maires, de se concentrer, de rétablir l’ordre et de comprimer l’insurrection en dispersant les bataillons révolutionnaires.

L’amiral Saisset n’était nullement dans ces idées, pas plus que M. Thiers. Ce dernier poursuivait rigoureusement et habilement l’exécution de son plan, et pour bénéficier encore de quelques jours, pendant lesquels il achèverait la réorganisation de son armée, il continua à entretenir des espérances de conciliation. Les négociations, qu’on les envisage au point de vue de M. Schœlcher, comme permettant de préparer la lutte dans Paris, ou qu’on les considère, avec MM. Thiers, Saisset, Vautrain et autres comme facilitant la concentration des troupes à Versailles, en vue de l’attaque prochaine, ne furent donc qu’une comédie et une ruse de guerre.

DUPLICITÉ DE M. THIERS

M. Desmarets, maire du IXe, s’était rendu à Versailles avec MM. Alphonse de Rothschild, Alfred André, E. Ferry et Vautrain. C’était une démarche due à l’initiative de l’honorable maire. Il constata que Versailles n’était pas en