Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/303

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paiement des loyers, il savait que tout cela était faux ! que rien ne serait ratifié de ces engagements-là ! Il savait aussi, qu’à la première occasion, M. Thiers dirait qu’il n’avait admis aucune de ces concessions, et que Saisset n’avait aucun pouvoir pour les consigner par écrit, ni pour en faire le texte d’une affiche. Plus tard, le dit Saisset jurait que tous ces engagements avaient été formulés à son insu et imprimés, publiés, sans sa participation, bien que M. Tirard eût affirmé sur l’honneur que l’amiral lui avait remis cette affiche pour qu’il la portât à l’imprimeur !

De la diplomatie pareillement, l’attitude de M. Tirard négociant pour la convocation des électeurs, discutant la date des élections, chicanant sur le jour, acceptant le jeudi 30 mars, refusant le dimanche 26, puis finalement paraissant céder ! Diplomatie et comédie de toutes parts, dont Tirard, révélant du même coup les fourberies identiques de son collègue Vautraiu, ferait plus tard l’aveu imprudent, et sur un ton de vanterie :

Je dois vous dire, Messieurs, que le but principal que nous avions tous poursuivi par cette résistance, était d’empêcher les fédérés de marcher sur Versailles. Je suis persuadé en effet que si le 19 et le 20 mars les bataillons fédérés fussent partis par la route de Châtillon, Versailles aurait couru les plus grands périls, et j’estime que notre résistance a permis au gouvernement d’organiser la défense.

Ainsi, admirables auxiliaires, les maires en disputaillant sur une date, en prolongeant les discussions de calendrier, ne faisaient que remplir un rôle dans une odieuse comédie, afin de la transformer en épouvantable tragédie.

DÉSIR GÉNÉRAL DE L’ACCORD

Dans les négociations pour les élections municipales, pour la conciliation, le Comité Central et la population