Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/313

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Trélat, étaient aussi hostiles au Comité Central, mais cette jeunesse dite des écoles, encore pénétrée des traditions et des exemples des devanciers du Quartier, n’entendait pas soutenir la cause royaliste. Bien loin de songer à prendre le fusil pour le duc d’Aumale, les étudiants, et ceux qui s’étaient joints à eux, eussent plutôt fait le coup de feu contre ses partisans. Leur défection républicaine mit fin aux projets de résistance.

Le colonel Quevauvilliers n’eut pas à suivre les instructions belliqueuses qui lui avaient été données, et l’amiral Saisset, comme nous l’avons vu, licencia les troupes, alors que déjà d’elles-mêmes elles avaient commencé la dislocation. Il se hâta de prendre la fuite pédestrement, n’osant se fier au chemin de fer ou à tout autre mode de locomotion apparent.

Sur la prière de ses amis, a raconté M. Philibert Audebrand, narrateur pourtant très hostile à la Commune, l’amiral avait dû mettre des lunettes vertes, dissimuler son uniforme sous son habit civil et, un numéro du Père Duchène à la main, user de ruse pour gagner Versailles sans être inquiété.

Ce bruit de la nomination d’un prince d’Orléans en remplacement de M. Thiers, c’est-à-dire la substitution immédiate de la monarchie de fait à la république existant également en fait, eut une grande importance à Paris. Aussi la commission d’enquête s’efforça-t-elle d’en retrouver l’origine. Charles Floquet fut signalé, à tort, comme ayant apporté et répandu la nouvelle. Il subit de ce chef, devant la Commission, une véritable interrogation d’accusé, dans la séance du 18 août 1876. Il sortit à son honneur de cette situation difficile. Il démentit le propos qu’on lui attribuait, tout au moins comme l’ayant tenu en affirmant son authenticité. L’idée de tenter un coup d’état parlementaire, et de