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retraite de nombreux gardes nationaux rassemblés en armes à la mairie de la rue de la Banque ; elles entraînèrent la fin de la résistance dans Paris.

Charles Floquet répondit avec fermeté à la Commission :

Je donne le démenti le plus absolu. Ce que j’ai fait, les paroles que j’ai prononcées relativement à la lieutenance générale du duc d’Aumale, paroles qui étaient une réponse aux questions qui étaient adressées à moi ou à la réunion, relativement à la question de savoir s’il était vrai que l’Assemblée eût proclamé la monarchie, démentaient ce fait, J’ai dit : « Les bruits qui couraient hier soir dans l’Assemblée sont, je crois, la raison pour laquelle M. Thiers a fait lever la séance, pour éviter ces questions. Mais, le fait est que ni la monarchie, ni la lieutenance n’ont été proclamées. » J’aurais menti impudemment, si j’avais dit le contraire.

Floquet n’était donc pas l’inventeur de la nouvelle impressionnante, vraisemblable. Il n’avait fait que répéter ce qui s’était dit dans les couloirs, à Versailles. La candidature du duc d’Aumale n’était pas exacte, mais elle correspondait à la mentalité d’une partie de l’Assemblée. Elle avait rapidement trouvé créance dans les divers groupes. M. Thiers même, sans la prendre au tragique, l’avait prise au sérieux, selon la formule qui lui était familière. À Paris, la répercussion en fut aussitôt considérable. Elle suffit pour amener l’évanouissement de l’amiral Saisset et la retraite spontanée de ceux qu’il avait péniblement groupés à la mairie du IIe et au Grand-Hôtel, en vue d’un combat dans la ville.

LE COMITÉ CENTRAL FAIT ARRÊTER LULLIER

Le Comité Central cependant avait résolu d’agir, ne prévoyant pas la dislocation, alors prochaine, des forces concentrées dans les quartiers du centre.

Il décida l’arrestation de Lullier. Maxime Lisbonne a