Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/329

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-Valérien, non gardé, alors qu’on lui en avait donné l’ordre. De lui-même, puisqu’il était général en chef, il aurait du, toute opération cessante, s’emparer de cette citadelle pour ainsi dire abandonnée. Mais il comptait, par la suite, faire valoir ce service, et d’autres, aux yeux de ceux qu’il avait favorisés. Il ne se doutait pas que, lorsqu’il réclamerait au gouvernement de Versailles sa récompense, on l’enverrait la toucher en Calédonie, sous la forme d’une cellule, en le gratifiant en sus des mauvais traitements de la chiourme. Ce traître du moins fut puni.

Dans Mes Cachots, Lullier a dit qu’il se repentait de ne pas s’être entendu secrètement avec Raoul du Bisson, Ganier d’Abin, et d’autres louches personnages qui composaient son état-major, pour « arrêter le Comité et l’envoyer à Mazas ». Il se compara modestement à Thémistocle, à Alcibiade, à Coriolan et autres grands hommes de l’antiquité, victimes de l’ingratitude de leurs concitoyens, et il termina sa lettre au Comité en s’adressant aux habitants de Paris :

Depuis 89 le même sort est-il donc réservé à ceux qui les premiers, la poitrine à jour, descendent dans l’arène pour la revendication de vos droits, pour la conquête de vos libertés ? Et dira-t-on toujours que, dans ce pays, ce sont ceux qui font les révolutions qui en sont les premières victimes ; que le lendemain leurs cadavres servent de premiers marchepieds aux intrigants et aux fripons ?.…

Mais c’est assez s’occuper de ce misérable et funeste personnage, l’un des auteurs principaux de la défaite de la Commune, et dont nous avons plus haut relaté les extravagances, les trahisons et la triste existence.

MAXIME LISBONNE

Maxime Lisbonne, le Lisbonne montmartrois et, par mo-