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MM. Clemenceau et Charles Floquet, se sentaient de plus en plus disposés à capituler.

La discussion, a écrit M. Frédéric Damé sous la dictée de M. Tirard, recommença presque dans les mêmes termes que dans l’entrevue de la nuit. Les maires et les députés discutaient vivement, sentant bien que le terrain manquait sous leurs pieds et que l’instant approchait où il faudrait céder.

Ils essayaient cependant de rendre les conditions de la capitulation moins dures.

Au citoyen Arnold qui s’écriait : « Nous sommes bien bons de discuter quand nous pourrions en finir d’un seul coup », un maire répondait : « Nous sommes prêts à résister ! » En faisant cette réponse, le maire savait cependant que les chefs de bataillons, consultés quelques minutes auparavant, avaient déclaré que l’esprit des troupes rendait la résistance impossible, et que la veille, M. Thorel, chef du 10e bataillon, avait dit en présence du colonel Scheœlcher : « Nos hommes ne se battront pas, et on votera Dimanche. »

La question entre les maires et les délégués se résumait ainsi : « Voulez-vous, disaient ces derniers, convoquer les électeurs pour le jour que nous avons choisi ? Alors nous vous rendrons vos mairies et vous serez sûrs que les élections seront faites régulièrement puisqu’elles seront faites par vos soins et sous vos yeux.

Dans le cas où vous ne consentiriez pas à convoquer les électeurs, nous sommes assez forts pour nous passer de vous.

(Frédéric Damé. La Résistance, p. 206.)

PROJET D’AFFICHE BELLIQUEUSE

Parmi les maires les plus hostiles à un arrangement se démenait M. Dubail, du Xe arrondissement. Il tenait absolument à ce qu’il y eût bataille. « Je convins, a-t-il dit dans l’Enquête, avec le colonel Quevauvilliers, qui se tenait avec son état-major dans une pièce voisine (cabinet du maire du IIe) des mesures à prendre pendant que M. Héli-