Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/384

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gon inspectait les avant-postes. C’est alors que je fis l’affiche en question. »

Cette affiche, inspirée par le refus du Comité Central formulé dans la séance de nuit tenue la veille vendredi, sous la présidence de M. Desmarets, de ratifier l’acceptation du renvoi des élections consenti par Brunel et Protot, était ainsi conçue :

Le Comité Central manque pour la seconde fois à la parole donnée en son nom par ses délégués. Il veut faire demain des élections sans sincérité, sans régularité, sans contrôle. C’est la guerre civile qu’il appelle dans Paris ; que le sang et la honte en retombent sur lui seul !

Quant aux maires ils engagent la garde nationale à se rallier à eux pour défendre la République et l’ordre !

L’ACCORD EST FAIT

Cette proclamation rédigée par M. Dubail avec M. François Favre, à l’issue de la séance de nuit où les négociations avaient été rompues, avait été portée, à la première heure, à l’imprimerie Dubuisson, 5, rue Coq-Héron. Elle devait être apposée dans la journée du samedi. M. Dubail en corrigeait l’épreuve dans le cabinet du maire, pendant que les députés, les maires et les délégués du Comité Central conféraient ensemble, dans la grande salle. Avec satisfaction, M. Dubail relisait son œuvre, et songeait qu’enfin son ami Quevauvilliers allait pouvoir lancer des bataillons dévoués et faire cracher les mitrailleuses, introduites subrepticement pendant la nuit dans la mairie, quand la porte s’ouvrit brusquement. Deux ou trois membres de la réunion pénétrèrent, joyeux, dans le cabinet où le prote de Dubuisson attendait qu’on lui rendit l’épreuve de l’affiche corrigée, avec le bon à tirer. — « Déchirez cette proclamation ! dit