Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/385

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l’un des maires, tout est arrangé ! On s’embrasse et l’on fait les élections demain ! »

Désappointé, M. Dubail déchira l’affiche d’un geste de mauvaise humeur, et congédia le prote.

J’avoue, a dit M. Dubail, que ces derniers mots me firent tomber de mon haut, en apprenant ce changement subit et inexplicable pour moi ?… Je ne sais pas si j’aurais pu changer la détermination de mes collègues, n’ayant pas été mis à même de l’essayer. Je sais qu’ils ont beaucoup hésité avant de signer, mais que les premières signatures out entrainé les autres, sans que d’ailleurs on ait longtemps discuté la question.

(Enquête parlementaire. Déposition de M. Dubail, t. II. 359.)

M. Dubail a déclaré que la conférence qui précéda la convention a eu lieu hors sa présence. Il a ajouté :

Je ne sais pas un mot de ce qui s’y est dit ou fait. On me répéta seulement, comme un bruit venu de Versailles, que le duc d’Aumale avait été proclamé lieutenant général par l’Assemblée, et que, croyant qu’il s’agissait de sauver la République, beaucoup de membres avaient signé cette convention.

Je la pris, la lus, et je crus devoir ne pas la signer. J’ajouterai que M. Schœlcher ne la signa pas immédiatement, qu’il ne le et qu’une heure après, et par ce motif qu’il me donna dès lors, et qui est bien dans sa nature dévouée, qu’il craignait, en refusant, qu’on imputât ce refus à l’amiral Saisset, dont il était pour ainsi dire le garant vis-à-vis du Comité Central, et dont la sûreté se trouvait compromise, puisqu’il était encore à Paris, et fort empêché d’en sortir. Pour moi je persistai dans mon refus.

(Enquête parlementaire t. II, p. 360.)

APPEL AUX ÊLECTEURS

Pendant ces ultimes négociations, le Comité Central avait continué à préparer les esprits au vote, déjà fixé au 26 mars. Le Journal Officiel publia, dans le numéro du