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Le Comité Central était à peu près certain que l’ensemble du scrutin serait favorable à la Commune. Il n’avait donc pas à redouter la présence des maires aux bureaux de vote.

Si des protestataires, comme MM. André Murat, Dubail, Alfred André, Héligon, refusèrent de signer, ou retirèrent leur signature de la convention, il en est d’autres, comme M. Sextius Michel, adjoint au XVe, Collin, Jourdan, adjoints du Ve, qui réclamèrent contre l’omission de leurs noms sur l’affiche : « Je tiens à déclarer que j’adhère pleinement à l’esprit de conciliation qui l’a inspirée », écrivit notamment l’honorable M. Sextius Michel, mort il y a quelques années doyen des maires de Paris.

DUPLICITÉ DE CERTAINS MAIRES

Cette question des signatures amena même par la suite une polémique assez vive entre MM. Vautrain et Degouve-Denuncquos.

Le Journal de Paris avait paru blâmer les maires qui avaient signé le compromis, les accusant de connivence avec l’insurrection, et de faiblesse. M. Vautrain, qui était parmi ceux-ci, répondit par une lettre où il donnait, entre autres raisons, l’explication suivante :

Pendant huit jours la résistance ferme et courageuses des municipalités a tenu l’insurrection en échec, et la concession consentie à la dernière heure a sauvé la France de malheurs encore plus grands que ceux qui nous ont accablés depuis.

Beaucoup d’entre nous, s’ils n’eussent écouté que leurs sentiments personnels, n’auraient pas hésité à engager la lutte ; mais après avoir consulté à plusieurs reprises l’amiral Saisset qui affirmait l’impossibilité d’une résistance armée, nous n’avons pas voulu sacrifier, sans espoir de réussite, la vie de quelques milliers de gardes nationaux qui s’étaient si courageusement réunis