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saccord existait de même, à Versailles, parmi les maires-députés.

RETRAIT DU PROJET DE LOI MUNICIPALE

À trois heures, le samedi 25 mars, à la porte de l’Assemblée, M. Tirard fut demandé. Le visiteur s’annonça à l’huissier de service comme venant directement de la mairie du IIe arrondissement de Paris, avec un pli pour M. Tirard. Celui-ci vint aussitôt. L’envoyé de la mairie lui remit l’original de la convention portant les signatures. Il ajouta qu’une copie avait été remise à la composition par les soins des délégués du Comité Central ; on l’imprimait déjà pendant qu’il prenait le train pour se rendre à Versailles. Ce fut sur cette copie par conséquent, et non pas sur l’original, que fut faite la modification dont se plaignait si amèrement M. André Murat.

M. Tirard, en possession du précieux document, envoya chercher immédiatement ses collègues. On leur annonça une communication urgente. Les députés de Paris se réunirent aussitôt. M. Tirard leur donna lecture de la convention et leur en mit sous les yeux le texte et les signatures. Des protestations s’élevèrent. Les députés ne connaissaient pas alors le changement de texte qui souleva tant d’indignation. Ils se montraient indignés quand même. Le fait seul de voir leurs noms à côté de ceux des délégués du Comité Central les suffoquait. M. Henri Brisson déclara avec solennité qu’il ne pouvait pas adhérer à un acte qu’il considérait comme illégal. M. Arnaud de l’Ariège fit la même déclaration. M. Tirard dit qu’il réservait sa décision, voulant auparavant prendre l’avis de M. Thiers. M. Arnaud de l’Ariège, auteur de la proposition sur les élections municipales, qui avait été ajournée, fut chargé par ses collègues