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Le colonel Quevauvilliers, tout en répétant que la résistance était pour lui très possible, et qu’il disposait de 20,000 hommes résolus, déclara que puisque les maires et députés avaient décidé le contraire, il n’avait qu’à s’incliner. Il donna aussitôt l’ordre de faire rentrer les gardes nationaux dans leurs foyers, et de ne laisser à la mairie que le poste ordinaire.

En même temps l’amiral Saisset, pareillement prévenu au Grand-Hôtel, se hâtait de décamper, déguisé comme on l’a vu, gagnant Versailles à pied, après avoir laissé au capitaine A. Trèves, sous le couvert de son aide de camp, Édouard Dupont, l’avis suivant :

J’ai l’honneur d’informer MM. les chefs de corps, officiers, sous-officiers, et gardes nationaux de la Seine, que je les autorise à rentrer dans leurs foyers, à dater du samedi 25, sept heures du soir.

Le vice-amiral commandant en chef de la garde
nationale de la Seine.
Saisset.

Copie de cet acte fut adressée aux journaux par l’aide de camp de l’amiral.

La résistance était bien finie, et il n’y avait plus qu’à se préparer à la lutte pacifique et légale des bulletins de vote.

Pourquoi les maires, adversaires du Comité Central, et qui ne voulaient nullement se rallier à la Commune, renoncèrent-ils à tenter la lutte, à user de ces forces que le colonel Quevauvilliers évaluait à 20,000 hommes ? Etait-ce parce que le résultat de la bataille leur apparaissait ou difficile ou impossible ? parce qu’ils pensaient que l’insurrection serait encore une fois victorieuse et qu’elle écraserait définitivement les bataillons dits de l’ordre ?

Il faut, pour répondre à cette partie du problème, distin-