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des retours offensifs de la Prusse et les tentatives téméraires des prétentions dynastiques.

Nous avons dit hier à l’Assemblée nationale que nous prendrions sous notre responsabilité toutes les mesures qui pourraient éviter l’effusior du sang.

Nous avons fait notre devoir en vous disant notre pensée.

Vive la France ! Vive la République !
Les représentants de la Seine présents à Paris :
V. Schælcher, Ch. Floquet, Édouard Lockroy, G. Clemenceau, Tolain, Greppo.

On remarquera, dans cet appel, la phrase sur le vote destiné à investir du pouvoir municipal « des républicains honnêtes et énergiques sauvegardant l’ordre dans Paris ». C’était recommander les maires et adjoints et ceux qui les avaient suivis dans leur résistance. Les députés partageaient les illusions des maires et croyaient que la majorité n’irait pas aux candidats du Comité Central, pour eux les candidats du désordre. Les signataires de cette affiche, presque tous depuis fondateurs ou membres de la Ligue des Droits de Paris, ne devaient pas tarder à s’apercevoir que les partisans de la Commune disposaient d’une force électorale supérieure même à a force combattante qu’on leur connaissait et qu’il n’ÿ avait pas de place pour les hésitants et les neutres dans ce duel à mort engagé entre la Réaction et la République. Cette proclamation « était, a dit M. Frédéric Damé, la dernière plainte de Paris, comme le dernier cri de la résistance vaincue ». C’était aussi la fin de l’influence et du prestige républicain des élus du 8 février 1871. C’était le Dix-Huit mars consacré et l’avènement d’un ordre nouveau.

APPELS RÉVOLUTIONNAIRES

Le Comité Central et ses adhérents firent aussi paraître quelques appels aux citoyens, à la veille du vote.