Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/416

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Ranvier, maire du XXe arrondissement (Belleville), et Gustave Flourens, adjoint, affichèrent une proclamation très énergique. Ils rappelèrent d’abord le droit que possédait chaque commune, excepté Paris, d’élire sa municipalité, droit imprescriptible et inaliénable.

Il faut soutenir énergiquement, continuaient-ils, notre droit à l’autonomie municipale, contre tous les empiètements arbitraires, illégaux des pouvoirs politiques. Paris a reconquis son droit de municipalité libre par sa dernière révolution, malheur à qui essaierait de le lui reprendre…

Après avoir déclaré que « Paris ne voulait pas d’autre armée que la garde nationale, d’autre municipalité que celle librement élue par le peuple », le maire et l’adjoint du XXe terminaient ainsi l’appel à leurs administrés :

Nous vous convoquons donc pour demain, dimanche 26 mars, à l’effet d’élire, dans le XXe arrondissement, quatre représentants au Conseil Communal de Paris.

En même temps que cette affiche, en paraît une autre où nous vous indiquons le mode de votation et le lieu de vote, pour chaque section de l’arrondissement.

Citoyens, les hommes que vous avez chargés de défendre provisoirement vos intérêts, et qui siègent en ce moment à l’Hôtel-de-Ville, vivent de leurs trente sous de gardes nationaux, eux et leurs familles.

C’est la première fois qu’un tel exemple de désintéressement se produit dans l’histoire.

Faites en sorte de nommer des hommes aussi dévoués, aussi honnêtes, et vous aurez sauvé la France.

Vive la République démocratique et sociale, universelle !

On remarquera cette dernière qualification « d’universelle » donnée à la République. Epithète neuve et qui ne correspondait pas aux idées de la majorité parisienne, à l’époque du Dix-Huit mars.

Au Ve arrondissement (Panthéon), la municipalité révo-