Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/417

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lutionnaire, qui avait remplacé le réactionnaire Vecherot et ses adjoints, publia un appel où il était dit :

Il y a peu de jours votre municipalité était déserte, les hommes que vous aviez élus en novembre, quand triomphaient les idées de réaction, sentant le courage revenir au peuple, se sont enfuis à leur tour. Sur le désir de nos amis du Comité Central, nous avons remplacé cette municipalité. Nous l’avons fait au moment où de tristes compétitions, des menées qui se couvraient d’un prétendu amour de l’ordre et de la légalité, préparaient peut-être une lutte armée, et allaient, involontairement sans doute, ramener ces tristes journées, non oubliées de nous, où le sang du peuple inondait les rues. Malgré ces démonstrations hostiles, malgré les calomnies que nous dédaignons, nous sommes restés inébranlables dans nos sentiments de rapprochement et d’entente. Nous avons réussi. La paix est faite, les malentendus expliqués, et toute chance de danger, nous l’espérons, éloignée à jamais…

Cet appel contenait un blâme aux hommes du 4 septembre, « qui avaient laissé consommer la défaite et compromis les destinées de la France ». Les signataires engageaient les électeurs à se défier « de ceux qui avaient été les complices, les collaborateurs où même les adhérents des hommes du 4 septembre, et de ceux qui, sous couleur de respecter l’ordre, de défendre la légalité, prenaient parti pour l’assemblée monarchique ».

Ce document, intéressant en ce qu’il révèle la mentalité d’une partie de la population, à la veille des élections de mars, se terminait par cette adjuration :

Électeurs du Ve arrondissement, vous prouverez par votre vote que vous vous associez à cette force immense, récemment révélée, qui résulte de l’union de la Fédération de la garde nationale ; que vous ne blâmez pas ces jeunes citoyens dont l’énergie, le talent, la probité et l’audace heureuse ont subitement transformé une situation et vaincu la vieille politique.

Les autres classes, en réduisant le pays aux plus tristes extré-