Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/419

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L’indépendance de la Commune est le gage d’un contrat dont les clauses librement débattues feront cesser l’antagonisme des classes, qui assureront l’égalité sociale.

Nous avons revendiqué l’émancipation des travailleurs et la délégation communale en est la garantie, car elle doit fournir à chaque citoyen les moyens de défendre ses droits, de contrôler d’une manière efficace les actes de ses mandataires chargés de la gestion de ses intérêts, et de déterminer l’application progressive des réformes sociales.

L’autonomie de chaque commune enlève tout caractère oppressif à ses revendications et affirme la République dans sa plus haute expression.

Travailleurs,

Nous avons combattu, nous avons appris à souffrir pour notre principe égalitaire, nous ne saurions reculer alors que nous pouvons aider à mettre la première pierre de l’édifice social.

Qu’avons-nous demandé ?

L’organisation du crédit, de l’échange, de l’association, afin d’assurer au travailleur la valeur intégrale de son travail.

L’instruction gratuite, laïque et intégrale.

Le droit de réunion et d’association, la liberté absolue de la presse, celle du citoyen ;

L’organisation au point de vue municipal des services de police, de force armée, d’hygiène, de statistique, etc.

Nous avons été dupes de nos gouvernants ; nous nous sommes laissé prendre à leur jeu, alors qu’ils caressaient et réprimaient tour à tour les factions dont l’antagonisme assurait leur existence.

Aujourd’hui, le peuple de Paris est clairvoyant, il se refuse à ce rôle d’enfant dirigé par le précepteur, et dans les élections municipales, produit d’un mouvement dont il est lui-même l’auteur, il se rappellera que le principe qui préside à l’organisation d’un groupe, d’une association est le même qui doit gouverner la société entière, et, comme il rejetterait tout administrateur, tout président imposés par un pouvoir en dehors de son sein, il repoussera tout maire, tout préfet imposé par un gouvernement étranger à ses aspirations.

Il affirmera son droit, supérieur au vote d’une Assemblée, de rester maître dans sa ville et de constituer, comme il lui con-