Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/474

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convocation, sans signal donné, gagnant la salle Saint Jean, chacun suivant son voisin, au hasard, et comme à la queue-leu. Ainsi, emboitant le pas, comme à l’aventure, cherchant son chemin, se dirigeant de sa propre initiative, sans être guidée, ni sans qu’on s’occupât de l’installer, la Commune tentait de tenir sa première séance.

Le Comité Central venait de siéger pour la dernière fois, en tant que gouvernement provisoire, du moins ; on verra qu’il continua à se réunir sous la forme d’un sous-comité et à prendre des délibérations, s’efforçant de survivre, d’agir, de conserver la direction des affaires, malgré la présence à l’Hôtel-de-Ville de l’Assemblée Communale nommée par le suffrage universel.

Dans cette séance finale, tenue ce mardi à midi, à l’Hôtel-de-Ville, sous la présidence du citoyen Assi, fut décidée la rédaction d’une adresse au Peuple de Paris, pour le remercier d’avoir confirmé par son vote la conduite du Comité Central. Une commission de dix membres fut nommée, chargée de procéder à l’installation du Conseil municipal. La commission ne s’acquitta point de cette mission protocolaire, et l’on ne sut ce qu’elle était devenue, quand après la cérémonie de la proclamation, les membres de la Commune voulurent se réunir et siéger. Evidemment le Comité Central boudait. Avant de se séparer, le Comité s’était déclaré dissous, en ajoutant qu’il resterait chargé de l’expédition des affaires jusqu’à l’installation du Conseil municipal, auquel il devrait rendre des comptes. Les 19 membres du Comité furent alors invités à assister en corps à la proclamation du vote sur la place de l’Hôtel-de-Ville et la séance fut levée aux cris de : « Vive la République ! Vive la Commune de Paris ! »